Samantha Fish, Le Transbordeur (Villeurbanne)

Villeurbanne – 11 juin 2025. Il est 21h00 lorsque Samantha Fish et son groupe investissent la scène du Transbordeur. Dans une salle comble et bouillonnante (Et c’est rien de le dire !), la guitariste originaire du Missouri a livré un concert impressionnant, tiré en grande partie de son album « Paper Doll », déjà acclamé à Paris la veille. Pendant près de deux heures, blues, rock et soul fusionnent avec une puissance constante. C’était son tout premier concert à Lyon et le public de la capitale des gaules (et bien au-delà) n’a pas manqué ce rendez-vous. Le Club Tranbo affichait complet. Blues Actu y était et vous raconte !

Une entrée en matière explosive

C’est avec la reprise musclée de « Kick Out the Jams » de MC5 que les hostilités commencent. Aucun round d’observation : Fish annonce la couleur d’entrée, distillant sans attendre riffs et énergie. Le décor est planté. La suite confirme la ligne de conduite : « Paper Doll », puis « Can Ya Handle the Heat? », l’un des morceaux phares de son dernier album, enchaînent sans temps mort. La tension monte à chaque note, le public répond avec enthousiasme.

Samantha Fish impressionne non seulement par sa voix et sa virtuosité à la guitare, mais aussi par son aisance scénique. Puis vient « I’m Done Runnin’ », où elle alterne puissance et douceur avec un naturel désarmant. En guise de moment suspendu, « I Put a Spell on You » se glisse dans le set : reprise aérienne et toute en douceur, où le groupe prend son temps, enveloppe chaque silence.

Samantha Fish en concert, jouant de la guitare avec une guitare électrique pailletée, sur scène dans une ambiance colorée et énergique.
Samantha Fish – Photo : Didier Martinez

Puis vient une invitée de marque sur « Lose You », sa fameuse guitare grise paillettée, une Gibson ES 335, devenue très récemment sa guitare fétiche et avec laquelle elle a enregistré une grande partie de son dernier album. C’était « la nouvelle guitare dont j’avais vraiment besoin » a-t-elle déclaré récemment.

Avec « Fortune Teller », elle touche au sublime : dans une lumière tamisée, elle livre une interprétation remarquable, provoquant un frisson collectif dans la fosse. À ses côtés, son groupe ne faillit jamais, et fait preuve d’une cohésion redoutable. La voix rauque de Samantha et son jeu expressif donnent vie à chaque titre, faisant de chaque chanson un moment unique.

Une guitar hero moderne

Si l’énergie domine l’ensemble du concert, la setlist ménage aussi des respirations bienvenues. « Sweet Southern Sounds » et surtout le superbe « Off in the Blue’ apporte une touche de douceur, avant de replonger dans l’urgence avec des titres plus rugueux comme « Bulletproof », joué à la Cigar Box, et « Rusty Razor », une touche punk rock avec cette chanson enregistrée sur son album avec Mick Collins.

Samantha Fish en concert, chantant avec passion sur scène tout en jouant de sa guitare rouge, avec un éclairage bleu en arrière-plan.
Samantha Fish – Photo : Didier Martinez

En guise de bouquet final, « Black Wind Howlin’ » déchaîne les derniers soupirs d’adrénaline. On s’attendait en rappel à une cover de R.L. Burnside comme sur le concert parisien. Mais Samantha Fish aime suprendre et achève le public avec une version magistrale de « Bitch on the Run » sorti en 2015 sur son album « Wild Heart ». Elle joue et communique avec le public qui entonne Right now, right now I’m feeling it à l’envi. Lorsque les lumières se rallument, le public semble groggy, comme après une tempête, mais avec le sourire en coin et les oreilles bourdonnantes.

Ce soir-là, Samantha Fish a pris le Transbordeur à la gorge, confirmant son statut de figure majeure du blues-rock contemporain. Dans un paysage musical parfois formaté, elle est une artiste qui ne triche pas, et qui donne tout. Pour la première fois, son disque a été enregistré intégralement avec son groupe de tournée et ça se sent. Le groupe, composé de Ron Johnson à la basse, Jamie Douglass à la batterie et Mickey Finn aux claviers, sonne juste, compact, prêt à s’effacer comme à frapper fort. Un véritable travail d’équipe, soudé et sans bavure.

Musicien jouant de la basse sur scène avec un amplificateur en arrière-plan, portant un chapeau et des lunettes de soleil.
Jamie Douglas – Photo : Didier Martinez

Si vous l’avez manquée, il vous reste ses disques. Mais croyez-moi : c’est sur scène qu’elle « plie le game ». On est déjà impatient de vous annoncer son prochain concert à Lyon !


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par Cédric Vernet

Président et rédacteur en chef de Blues Actu

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