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Gaëlle Buswel « Jamais je n’aurais imaginé enregistrer un jour à Abbey Road »

La chanteuse folk rock revient sur une expérience inoubliable à Londres !

Photo de Gaëlle Buswel aux Studios Abbey Road Gaëlle Buswel lors de l'enregistrement de l'album "Live at Abbey Road Studios"

Gaëlle Buswel a réalisé un rêve : partir à Londres, avec son équipe, pour enregistrer un disque dans le studio le plus mythique d’Angleterre : « Abbey Road Studios ». Elle ressort de cette expérience avec un album 100% acoustique, un documentaire et surtout des souvenirs plein la tête.

A quel moment a germée l’idée d’aller faire un disque à Abbey Road ?

Jamais je n’aurais imaginé enregistrer un jour à Abbey Road, c’est un projet complètement dingue. Au moment de l’enregistrement de l’album « Your Journey », on a eu l’idée d’aller enregistrer des bonus à Abbey Road. On a réussi cette folle aventure grâce à nos fans qui nous ont soutenus dans ce projet d’album participatif. Nous n’étions pas seulement 5 dans le studio, mais plus de mille car on les a un peu embarqué avec nous !

Tu restes très attachée à l’autoproduction, c’est le cas encore pour cet album. Est-ce un choix pour rester libre ?

Oui, c’est vrai que ça laisse une énorme liberté à tous les niveaux. Au départ, on a vite vu qu’on pouvait être autonomes en finançant nous-mêmes nos projets et en faisant des précommandes d’albums. Ça nous a permis de continuer d’avancer sans attendre d’avoir un producteur. On a produit 3 albums de cette manière et l’aventure ne serait pas la même aujourd’hui sans nos fans.

C’est une expérience complètement dingue. Je souhaite à tous les artistes de vivre ça une fois dans leur vie et notamment aux artistes indépendants. Il faut se dire que tous ses rêves sont possibles. On a enregistré là-bas fin 2019 et, encore aujourd’hui, j’ai du mal à trouver les mots pour décrire ce qu’on a vécu. Tu arrives sur place, tu traverses le fameux passage piéton, tu pousses la première grille puis tu avances dans les couloirs et tu pousses la porte du studio 2 … Et là tu te prends une claque phénoménale d’émotion et d’énergie. Il y a quelque chose de très spirituel qui se passe à ce moment-là. Chaque recoin de la pièce te rappelle une image, un documentaire, un reportage, un clip qui a été tourné ici. Au moment de jouer nos premières notes, tout le monde s’est regardé et l’émotion était palpable. Lorsque j’ai chanté ma première note, j’ai eu l’impression que c’était la première fois de ma vie que j’étais en studio.

Vous vous êtes adjoints les services d’un réalisateur de renom, Chris Bolster, qui a travaillé avec Paul McCartney, Oasis, Foo Fighters… Comment s’est faite cette rencontre ?

Mes musiciens connaissaient très bien la réputation de cet ingénieur du son. Quand je leur ai annoncé qu’on allait enregistrer à Abbey Road, ils voulaient vraiment travailler avec lui. Tant qu’à faire un truc dingue, on s’est dit qu’il fallait aller jusqu’au bout et enregistrer ces deux journées avec Chris Bolster ! C’était très impressionnant de travailler avec lui mais c’est un gars génial, très simple, bienveillant. Il nous a mis vraiment à l’aise. Il était très content d’avoir un groupe de blues rock français. C’est une collaboration extraordinaire car il a travaillé avec les plus grands mais il ne juge personne. Il est là uniquement pour sa passion pour la musique.

Cet album comporte des compositions revisitées en acoustique comme « Perfect Foil », « 25 hours » ou « Selfish Game » mais il y a également quelques surprises notamment le titre « Lovely Lie ». Quelle est l’histoire de ce joli mensonge ?

On avait commencé à composer ce titre au moment de l’album « Your Journey ». Quand on a attaqué l’aventure Abbey Road on s’est dit que la chanson sonnerait très bien en acoustique. Elle parle des réseaux sociaux et de toutes les fake news qu’on peut y trouver. On a voulu mettre ses mots sur une chanson car c’est un sujet qui nous parlait à tous.

Autre surpise, une reprise de « Tandem » de Vanessa Paradis, un titre écrit par Serge Gainsbourg. C’est un choix surprenant ?

Quand on est partis à Londres, on s’est dit que ce serait sympa de faire un titre en français dans ce studio mythique. J’avais en tête cette chanson que j’adore et que je chantais quand j’étais toute jeune. Pour moi c’était une évidence de faire ce titre. Je suis une grande fan de l’écriture de Gainsbourg qui, dans le choix des mots et des mélodies, sonne très anglophone. J’adore Vanessa Paradis car c’est une artiste qui a toujours su choisir les bons textes à chanter. Ce n’est pas une chanteuse à voix mais elle a toujours les mots justes. On était tous d’accord pour faire cette reprise et on s’est vraiment éclatés à la jouer !

Avec ce titre, nous vient l’envie de t’entendre un peu plus souvent chanter en français … c’est quelque chose que tu as en tête ?

Je n’ai jamais été fermée à chanter en français, on y pense à chaque fois qu’on fait un album mais on n’a pas encore trouvé la recette magique pour faire notre musique en français. Peut-être qu’un jour, il y aura cette surprise sur un album !

Tu ne pouvais pas jouer à Abbey Road sans interpréter une autre reprise mythique, le titre « Help » des Beatles. Il parait même que Ringo Starr en personne a approuvé votre reprise ?

C’est cette chanson qui nous a amené jusqu’à ce studio donc on ne pouvait pas ne pas la faire ! Je l’ai jouée à mes débuts en acoustique et c’est une des premières reprises que j’ai jouée avec Michaal quand j’ai commencé mon projet musical. Ça fait 12 ans qu’on la chante à tous nos concerts et on a eu la chance de la jouer en première partie de Ringo Starr à l’Olympia en 2018. Il fallait oser jouer un titre des Beatles lors de sa première partie ! Mon tourneur a pris ses précautions et est allé demander à son staff si c’était possible. Ils ont accepté avec grand plaisir puisqu’il ne la jouait pas ce soir-là. Puis, l’incroyable est arrivé. Au moment de nos balances, alors que j’allais commencer à chanter, quelqu’un arrive derrière mois et me tape sur l’épaule. Je me retourne, c’était Ringo Starr ! Je n’en revenais pas ! C’est quelqu’un d’adorable et très simple. Cette soirée est restée un moment gravé à tous jamais dans nos mémoires. Il y avait Joan Baez dans la salle, assise à côté de ma mère. Et on s’est retrouvés à jouer « Help » devant un des fondateurs de ce groupe mythique … Merci à la vie de nous avoir offert ce moment.




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